Livraison offerte dès 79€ d'achat !
Nouveautés : Les Infusions, les Ultrasons et les Upcycling !
Avant toute chose, sachez qu’il n’est pas tout à fait exact d’appeler cette matière le Oud Noir. C’est en réalité un faux Oud dont le vrai nom est Aetoxylon Sympetalum. À vos souhaits. Il s’agit d’un arbre qui vient de la famille des Thyméléacées, tout comme son cousin le bois d’Agar ou Aquilaria. Ce qui lui vaut son surnom. Il est endémique à l’île de Bornéo partagée entre l’Indonésie, la Malaisie et le Brunei. On ne le trouve d’ailleurs que sur place, parole de scout ; on vous épargne donc vos recherches dans les forêts du monde entier !
Aussi rare que précieux, le Oud Noir est à l’origine un bois de mangrove mort récolté directement au pieds des arbres près des côtes. D’où son nom de « gaharu buaya » en Indonésien, communément traduit par « bois d’aigle crocodile ». Encore largement méconnu en Europe, il est très prisé dans les pays du Moyen-Orient qui en ont fait une matière phare de la parfumerie orientale. Si bien que face à la demande croissante, sa filière s’est développée. Il existe désormais différents producteurs et quelques plantations durables et responsables sur l’île.
À l’état sauvage c’est à dire dans les forêts indonésiennes, l’Aetoxylon Sympetalum peut mesurer jusqu’à 40 mètres de haut pour près de 60 centimètres de circonférence. Son écorce est généralement entre le brun foncé et le noir. À l’instar de nombreuses variétés d’arbres, il produit des fruits rouges qui mesurent jusqu’à 5 centimètres de diamètre mais ne sont pas comestibles. Enfin on le trouve généralement dans la mangrove, mais il peut également prospérer dans les forêts dans les bas plateaux de l’île (jusqu’à 100 mètre d’altitude).
Qui dit espèce endémique et présente sur le seul territoire de Bornéo, dit nécessairement besoin de la protéger. Préserver l’espèce, c’était aussi un moyen de ne pas reproduire les erreurs passées avec le bois d’Agar, en particulier les Aquilaria. Longtemps, le Oud Noir n’était autre que du bois de mangrove mort, en décomposition sur le sol, que l’on récupérait directement aux pieds des Aetoxylons. Son exploitation était sauvage, encadrée et ses rendements minimes. Seuls quelques connaisseurs au Moyen-Orient pouvaient prétendre au précieux sésame.
Suite à l’augmentation croissante de la demande en bois et sous l’impulsion de nombreux acteurs engagés sur place, les premières productions de Oud Noir ont vu le jour. Elles devaient être nécessairement durables et n’avoir aucun impact ni sur l’espèce, ni sur l’écosystème à Bornéo. Aujourd’hui comme chaque année, de nombreux arbres adultes de culture sont coupés, quand le double en pousses sont plantés. Le tout pour servir les besoins du monde entier, en particulier la parfumerie orientale qui raffole de son huile essentielle grasse et délicieuse issue du cœur du bois.
L’extraction du “gaharu buaya” comme le nomment les locaux est pratiquée par hydrodistillation. Le bois peut être vapodistillé ou hydrodistillé pendant de longues journées afin d’obtenir un liquide odorant de couleur ambré, épais et visqueux. Sa fragrance est aussi surprenante au premier abord que délicieuse lorsqu’on se laisse porter par ses effluves. Sorte de cuiré tout en douceur, on se croirait presque au beau milieu d’une boutique de chaussures neuves.
Si on utilise le Oud depuis des millénaires, son cousin l’Aetoxylon est encore largement méconnu. Culturellement, le premier cité est réputé dans de nombreux domaines, comme la spiritualité, la médecine ou encore l’art. Dans la religion d’abord, il occupe une place importante pour les cérémonies chez les bouddhistes, musulmans, hindous, taoïstes voire même les chrétiens. En médecine traditionnelle chinoise, arabe ou indienne, il est reconnu pour ses propriétés digestives ou pour sa capacité à apaiser le corps et l’esprit. Enfin son bois robuste a inspiré des sculptures olfactives rares et inestimables. À l’inverse, on ne trouve aucune trace d’utilisation du Oud Noir dans l’histoire. Mais il y a fort à parier qu’il suive désormais les traces des bois d’Agar.
En dehors de ces sphères classiques, le Oud Noir est devenu un ingrédient incontournable de la parfumerie orientale. On utilise son huile essentielle en note de cœur ou de fond pour sa fragrance délicieuse et cuirée. Elle est également légèrement fumée, chaude et animale. Il représente une belle alternative aux ingrédients plus classiques comme le tabac, le bouleau ou encore le ciste labdanum.
Une facette essentielle de notre métier de sourceur, c’est d’être capable de répondre aux besoins immédiats des parfumeurs tout en respectant nos engagements pour la planète. Et la filière du Oud Noir en est un parfait exemple. Il y a quelques années, on nous a demandé d’ajouter une fragrance Oud à notre palette. L’opportunité était belle. On rêvait de proposer cette matière fabuleuse, mais pas à n’importe quel prix ! Comme beaucoup, on connaissait les dérives de la filière, ses erreurs et ses échecs, volontaires ou non. Il n’était pas question de les reproduire. Et pour tout comprendre, il faut revenir à l’essence même de la matière. Le Oud c’est quoi ?
Le Oud prend racine dans plusieurs variétés d’arbres : des aquilariacées au thyméléacées en passant par les burséracées ou les euphorbiacées. On les appelle les bois d’agar, d’aloès ou encore de calambac. Face à un danger éminent, ces derniers sécrètent en abondance une résine au cœur de leurs troncs : que ce soit suite à une infection par un champignon, pour se défendre face à des nuisibles, prévenir des incendies ou simplement panser leurs blessures. C’est précisément cette résine, ou ce mécanisme de défense, que l’on appelle le Oud.
Et cette matière est particulièrement odoriférante, avec des notes rares à la fois chaudes, boisées et cuirées. Une singularité qui lui offre une place majeure dans la parfumerie, notamment orientale. Avec toutes les dérives que cela implique. Entre surexploitation et incision volontaire des arbres, l’ensemble des espèces est menacé. Au point qu’elles figurent aujourd’hui sur la liste CITES en tant qu’espèces protégées. Mais face à une demande toujours croissante, le braconnage ne s’arrête jamais. Partant de ce constat, que nous reste-t-il ? Il n’était pas question de participer à ce massacre. Mais en même temps, il nous fallait ces notes cuirées et animales si chères à la parfumerie.
Alors on a fouillé, longtemps, dans les bouquins ou sur le terrain, on a aussi fait beaucoup de rencontres. Puis la solution est finalement venue à nous. Nous avons eu vent d’une matière fabuleuse à Bornéo, cousine du Oud autant par son espèce que pour sa fragrance, même si un peu différente. On s’est rendu sur place et sommes tout de suite tombés amoureux. Le genre de rencontre qu’on n’oublie jamais, de celle qui a l’odeur d’une paire de chaussure neuve que l’on porte fièrement dans la rue. C’était de l’Aetoxylon Sympetalum qu’on a appelé comme une évidence le Oud Noir. Quelques années plus tard, elle est devenue l’une de nos matières star. À tel point que la cueillette sauvage, limitée aux bois de mangrove morts, s’est transformée en filière écoresponsable avec des productions pour les générations à venir.
Behave Sourcing : Aetoxylon
The Good Scents Company : Aetoxylon sympetalum
Wikipedia : Aetoxylon
Liste CITES : Espèces CITES
Copyright © 2024 Le Sourceur. Tous droits réservés / Développement : Mrlsagency