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Originaire des zones tropicales humides d’Asie du Sud-Est, et plus particulièrement des Philippines, de l’Indonésie ou de la Malaisie, l’Ylang-Ylang est un produit phare de la parfumerie contemporaine. Il a été distillé pour la première fois en 1860 à Manille par un navigateur du nom d’Albert Schwenger. Cet amoureux de la fleur et de sa fragrance a parcouru le pays, alambic en main, pour récolter puis distiller lui-même ses plus beaux spécimens. Il a ensuite été introduit par les religieux et colons français dans la plupart des îles du Pacifique et de l’Océan Indien, notamment aux Comores à la fin du XIXe siècle. Très vite, ce petit archipel s’est imposé comme le premier producteur mondial en raison de la qualité exceptionnelle de son ylang-ylang. C’est aussi le choix que nous avons fait chez Le Sourceur où nous le cultivons de façon durable et responsable.
La production mondiale d’huile essentielle d’Ylang est relativement faible, elle représente une centaine de tonnes chaque année, avec 70 tonnes rien qu’aux Comores, dont l’immense majorité provient de l’île d’Anjouan, au sud-est du pays. Suivent Madagascar (en particulier sur l’île de Nosy Bé) avec une vingtaine de tonnes, puis Mayotte avec un peu moins de 10 tonnes. A Mayotte, la culture de l’ylang représente a elle seule 84% de ses exports globaux et la principale rente en culture du département d’outre-mer français.
Le Cananga odorata, est un arbre majestueux au feuillage persistant de la famille des Annonacées. Il doit son nom à ses fleurs jaunes particulièrement odorantes et au philippin « alang alang » ; se traduisant littéralement par « fleur des fleurs ». Dans un environnement naturel prospère, c’est à dire dans des zones humides, particulièrement pluvieuses et relativement exposées au soleil, l’arbre d’Ylang pousse vite et haut, ses branches pointées vers le sommet. Les premières années, on estime que sa croissance peut atteindre jusqu’à 5 mètres par an. Pour une hauteur maximale de 30 mètres et un arbre dont la durée de vie moyenne est d’un demi siècle. Dès la deuxième année, les premières fleurs apparaissent, elles sont d’abord blanches, avant de virer au vert puis de tendre vers leur belle couleur jaune.
Selon la légende, il y a fort fort longtemps aux philippines, les dieux nommèrent une fille à sa mise au monde sous le nom d’Ylang. Ils ajoutèrent que personne ne devrait jamais toucher celle-ci. Mais elle était superbe et sa beauté frappante ne tarda pas à ne laisser personne indifférent dans son village. Et bientôt un homme pour qui elle éprouvait également de l’attrait vint lui offrir des fleurs, les plus belles qu’il put trouver. Mais au moment de lui remettre le bouquet, leurs mains s’effleurèrent et Ylang fut instantanément changée en un bel arbre aux fleurs jaunes odorantes. La légende raconte que depuis ce jour son amoureux la recherche en criant partout son nom “ylang, ylang ?”.
En culture et pour faciliter la cueillette des fleurs, on préfère tailler l’arbre d’Ylang pour qu’il ne dépasse pas les 2-3 mètres de hauteur. Aussi, dès sa première année de croissance, il est d’abord étêté, avant que ses branches soient taillées franchement. Ces dernières, extrêmement souples, sont alors positionnées à la verticale. Cette technique, a priori barbare, permet de stresser l’arbre de manière à ce qu’il produise davantage de fleurs. 5kg minimum par an à partir de la première taille sachant que plus on récolte ses fleurs, plus il en produit. Il faut normalement patienter 4 à 5 ans avant que l’ylanguier produise une quantité de fleur intéressante. L’arbre produit des fleurs toute l’année et jusqu’à la fin de sa vie même si sa production décroit à partir de 30 ans.
Travail essentiellement féminin, la récolte de l’Ylang est une étape fondamentale à la constitution d’une huile essentielle de qualité. Généralement on collecte les fleurs toute l’année, même si la récolte principale se fait à la fin de la saison de pluie et se prolonge toute la saison sèche (entre mai et décembre). Les fleurs doivent impérativement être cueillis lorsqu’elles arborent leur belle robe jaune, sans quoi elles n’auraient pas leur odeur florale caractéristique. Plus encore, la tradition veut qu’elles soient récoltées à l’aube, ce qui correspond au moment de la journée où le parfum est le plus puissant. Enfin les fleurs proviennent uniquement d’arbres “adultes”, généralement à partir de leur cinquième année de croissance.
À l’instar de la majorité des huiles essentielles, on obtient le précieux liquide d’Ylang Ylang par distillation à la vapeur d’eau. Il faut environ 50kg de fleurs pour obtenir 1kg d’huile essentielle. Les fleurs sont ainsi plongées dans un alambic rempli d’eau portée à ébullition à l’aide de bois de chauffe (problème majeur aux Comores, mais on y reviendra). Cette huile essentielle est particulièrement gourmande en énergie et peut-être de 5 qualités différentes communément appelées fractions : l’Ylang Extra Supérieur, proposé chez le Sourceur, l’Ylang Extra et les complètes I, II et III. Pour les obtenir entièrement, il faut compter pas moins de 20h d’extraction et chose qui peut paraître surprenante pour les amateurs de cuisine, plus la fleur est distillée moins son odeur sera pertinente. En revanche plus ses propriétés seront développées.
La fleur d’Ylang-Ylang est utilisée dans de nombreuses traditions à travers le monde. À Mayotte d’abord, elle est mélangée à l’huile de coco pour confectionner la crème “boori-boori”. Selon la médecine locale, cette dernière forme un excellent rempart contre les effets nocifs de l’exposition prolongée aux rayons UV et aide à lutter contre la fièvre. Par ailleurs, l’Ylang est également utilisé en cuisine en Asie du sud-est pour aromatiser les desserts délicats et sucrés comme le friandise, les boissons ou encore les glaces.
Traditionnellement attaché au monde de la parfumerie, qui lui consacre une place prépondérante dès le XIXe siècle, l’huile essentielle d’ylang intrigue pour ses notes florales et solaires. D’abord, les parfumeurs l’utilisent pour former des bouquets floraux notamment en l’associant avec la rose ou le jasmin. Elle est également associée à la vanille avec laquelle elle partage des notes gourmandes et tropicales. Enfin, le santal et sa facette crémeuse renforce sa douceur et son onctuosité. Ainsi, on retrouve l’huile essentielle d’Ylang Extra dans les créations les plus iconiques. Aussi bien chez Dior avec son fameux “Diorissimo” que chez Chanel et son mythique “N°5”. Mais encore chez la non moins prestigieuse maison Guerlain, en particulier avec son parfum “Samsara”. Plus généralement, elle est une signature des grands parfums féminins.
Plus récemment, l’huile essentielle d’Ylang Ylang est appréciée en aromathérapie pour ses très nombreuses vertus. Notamment les complètes I, II et III qui sont réputées comme étant hypotensives, sédatives, antiseptiques ou encore aphrodisiaques. En olfactothérapie par ailleurs, elle est équilibrante et calmante et permet de lâcher prise. Enfin, c’est un hydratant naturel que l’on retrouve dans de nombreuses recettes cosmétiques aux accents exotiques.
On estime qu’en une vingtaine d’années près de 85% des forêts naturelles comoriennes ont disparus. Ainsi, l’archipel pointe à la triste 4ème place au classement des déforestations les plus rapides au monde. Pire, entre 2000 et 2010, les Nations Unis ont évalué un taux alarmant de déforestation à plus de 9% par an. Si cela est une catastrophe écologique à de nombreux égards ; entre sécheresse, glissement de terrain et disparition d’espèces ; plusieurs causes sont pointées du doigt. Principalement, l’utilisation intensive du bois de chauffe dans les foyers comoriens pas ou peu fournis en électricité ; même si cela évolue dans le bon sens ces dernières années. Vient ensuite le remplacement tous les 3 ans des très nombreuses maisons construites en bois. Enfin, la filière de l’Ylang serait le troisième mal des forêts comoriennes.
Victime de son succès et de ses besoins énergivores, la filière est impliquée dans la catastrophe écologique en cours aux Comores. Elle représente à elle seule 10 à 15% de la déforestation totale. Une fois encore, le bois de chauffe est en cause. Les très nombreux distillateurs du pays ont du mal à être alimenté en électricité et nombre d’entre eux distillent leur ylang avec cette énergie qui détruit les forêts. On estime qu’il faut près d’une tonne de bois pour obtenir 3 litres d’huile essentielle. Quand on sait que le pays produit à lui seul 70 tonnes d’huile essentielle d’Ylang par an, le calcul est vite fait. Pour autant, cette filière est fondamentale pour les habitants de l’île. Plus de 10% de la population y travaille et ce taux est voué à augmenter avec les besoins mondiaux croissants. Il est donc urgent de l’améliorer et de la protéger.
Bercés par nos préoccupations écologiques, il n’était pas possible de nous engager dans la filières de l’Ylang sans entrer en accord avec nos exigences environnementale. Mais il était également hors de question de passer à côté de cette matière phare de la parfumerie. Pour soigner le mal, il faut le combattre. Pour minimiser notre impact donc, nous sommes partis du postulat qui nous guide depuis toujours. Une huile essentielle de qualité pour Le Sourceur, c’est d’abord une fragrance exceptionnelle. Et comme nous l’avons déjà dit, cette fragrance d’exception s’obtient avec l’Ylang extra supérieur, soit la première fraction distillée en 1 heure maximum et non en 20 heures comme le nécessite ses fractions les plus gourmandes. Moins on distille longtemps moins on utilise de bois. On réduisait ainsi notre impact par 20.
Mais ce n’était pas suffisant, il était hors de question de toucher à la forêt. Aussi, nous avons fait un investissement très important pour notre entreprise aux côtés d’AGK afin d’acheter un alambic qui fonctionne entièrement à l’énergie solaire ! Nous sommes donc fier d’avoir en notre possession une huile essentielle toujours plus solaire, 100% pure et naturelle.
Behave Sourcing : Ylang Extra Supérieur
Wikipedia : Ylang-ylang
S.Delacourte : l’hypnotique ylang ylang
Futura Planète : ylang ylang qu’est-ce que c’est ?
Centre tricontinental – Bernard Duterme : Déforestation, à qui profite le désastre ?
Initiative Développement : La filière Ylang Ylang aux Comores, qualité et ecoresponsabilité
La Science des Huiles Essentielles médicinales, par Pierre Franchomme, éditée chez Guy Trédaniel, p107-108
Ke-Nako (Il est temps), BD publiée chez Expression Cosmétique, Dessin de Jef, Histoire de Stéphane Piquart
Exploitation de l’Ylang aux Comores, bonnes pratiques, réalisation CINEAST | INTERFACE PROD
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